Lorsqu’on se promène dans les forêts québécoises, on peut voir des lapins mais aussi des lièvres. Lequel des deux avez-vous vu ?
Les lapins et les lièvres font partie de l’ordre des lagomorphes. Longtemps considérés comme étant dans l’ordre des rongeurs, ils en ont été dissociés lorsque des chercheurs se sont rendus compte que les lapins et lièvres n’avaient pas une, mais deux paires d’incisives qui poussent constamment. Tout comme leurs cousins rongeurs, les lagomorphes sont des herbivores se nourrissant de plantes, de bourgeons, de petites branches, de racines et d’écorce. Étant dans le bas de la chaîne alimentaire, ils sont la proie de plusieurs prédateurs. Ils ont une ouïe fine et un odorat bien développé qui leur permet de rester alerte. La plupart du temps, lorsqu’ils se sentent en danger, ils restent immobiles, à l’ombre d’un arbre, d’un arbuste ou d’une roche.
Mais comment les différencier ? Premièrement, il y a une question de localisation. Les lapins à queue blanche, seule espèce de lapin au Québec, se trouvent seulement au sud de la province. Pour ce qui est du lièvre d’Amérique, le plus commun des trois espèces de lièvres, on le trouve à la grandeur du Québec.
Deuxièmement, les lièvres sont plus gros que les lapins, avec des pattes et des oreilles plus longues. D’ailleurs, le lièvre d’Amérique peut atteindre des vitesses de 45 km/h et faire des bonds de trois à cinq mètres de longueur alors que le lapin atteint des vitesses de 30 km/h. De plus, les lièvres d’Amérique changent de couleur au cours des saisons passant du brun gris en été au blanc en hiver.
Les lapereaux, petits du lapin, naissent nus et les yeux fermés dans un terrier couvert d’herbe et de poils. Les levreaux, petits du lièvre, naissent dans une dépression du sol peu aménagée et ils sont couvert de poils et ont les yeux ouverts. Une chose, côté reproduction, qu’ils ont en commun est leur efficacité. En fait, les lièvres et les lapins peuvent avoir jusqu’à quatre portées d’un à huit petits par année.
Donc, la prochaine fois que vous irez en forêt, vous pourrez identifier cet animal aux grandes oreilles. Et si vous êtes dans une forêt gaspésienne, ne vous posez pas la question, il n’y a que des lièvres d’Amérique et donc pas de lapins !
Auteure : Stéphanie Bentz, biologiste responsable de l’interprétation
Source :
Prescott, Jacques et Pierre Richard. Mammifères du Québec et de l’est du Canada. Waterloo : Éditions Michel Quintin, 2004. Imprimé.