L’automne est un bon moment pour faire la cueillette de petits fruits sauvages. Le temps est plus frais, il n’y a plus de moustiques qui nous tournent autour des oreilles et le temps plus humide permet parfois de trouver de bons champignons. Mais les humains ne sont pas les seuls à profiter de cette saison pour faire des provisions. L’ours noir, grand gourmand, profite des dernières semaines avant l’hiver pour manger tout ce qu’il trouve afin de se préparer à l’hibernation.
L’ours noir, présent partout au Québec sauf sur l’île d’Anticosti, est le plus petit des trois ours présents au Canada. Comme l’indique son nom, il est majoritairement noir, avec 1 % de la population du Québec ayant une fourrure cannelle et 25 % ayant une tache blanche au niveau de la poitrine. Il a un long museau, des oreilles rondes et de tout petits yeux. Il possède cinq longues griffes recourbées sur chaque patte, lui permettant d’arracher des racines et des souches et de déplacer des vieux troncs afin de trouver de la nourriture.
L’ours noir est omnivore et son alimentation change au cours des saisons. Au tout début du printemps, lorsqu’il sort de sa tanière, il n’y a pas beaucoup de nourriture disponible. Il se nourrit alors de carcasses d’animaux morts durant l’hiver et de jeunes cervidés (qui naissent au printemps). Puis il diversifie son alimentation en y ajoutant de la verdure, des insectes et parfois du poisson et des petits mammifères. Durant l’automne, avant l’hibernation, il se nourrit de petits fruits et de noix comme les glands et les faînes. C’est grâce à ses lèvres flexibles et sa langue agile qu’il peut ramasser, un à un, des bleuets ou des fourmis.
En novembre, il part à la recherche d’une tanière, juste assez grande pour lui. Elles sont généralement sous des souches ou dans des cavités à flanc de montagne. Les femelles tapissent leur tanière d’herbe, de fougères ou de feuilles. Comme il est semi-hibernant, l’ours noir entre en hibernation quand la nourriture se fait rare et que le froid s’installe. De plus, il peut se réveiller durant l’hiver, par temps doux, parce qu’un bruit fort le réveille ou encore, dans le cas de la femelle, lorsqu’elle met bas. Durant son hibernation, l’ours perd jusqu’à 30 % de son poids.
Lors de la mise bas, les oursons, au nombre d’un à quatre, sont nus, aveugles et pèsent environ 225 grammes. La raison de leur si petite taille est l’implantation différée. L’accouplement a lieu en juin et juillet, mais l’embryon ne s’attache pas immédiatement à l’utérus. En novembre, au moment d’entrer en hibernation, l’embryon s’implante dans l’utérus seulement si la femelle est suffisamment grasse et donc apte à produire assez de lait pour nourrir les oursons. Ce phénomène, aussi appelé diapause embryonnaire, est observé chez les ours, mais aussi chez les mustélidés (loutres, belette, etc.) et les pinnipèdes (phoques, morses, etc.). Les oursons, au moment de sortir de la tanière, ont pris du poids et sont très actifs. Ils restent avec la femelle pendant 16 à 17 mois durant lesquels la femelle leur apprend à grimper aux arbres, pour leur sécurité, à trouver de la nourriture et à hiberner.
Au Bioparc, il est possible d’observer deux ours noirs; Couscous, un mâle né en 2000 au Bioparc et Paprika, une femelle née au Zoo sauvage de St-Félicien de 2014 et arrivée au Bioparc en 2015. La maturité sexuelle en nature est généralement entre 3 et 5 ans, mais est plus tôt en captivité, soit 2 à 4 ans. Vers la fin juin et en juillet, des rapprochements ont été observés entre Couscous et Paprika. Ils se suivaient, se reniflaient, grognaient et se reposaient ensemble. Reste à savoir si l’accouplement a fonctionné, mais ce sera une surprise pour le printemps prochain.
Auteure : Stéphanie Bentz, biologiste responsable de l’éducation
Source : Faune et flore du Pays. L’ours noir [En ligne]. www.hww.ca/fr/faune/mammiferes/l-ours-noir.html (Page consultée le 6 septembre 2017)