Le blogue du Bioparc

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Petits en détresse… ou pas!

Le printemps est la saison des naissances pour bien des espèces animales. C’est le cas, par exemple, des ratons-laveurs, des moufettes rayées et des cerfs de Virginie. Il arrive donc, lors de nos promenades en forêt, de tomber sur de jeunes animaux. Par la force des choses, nous les prenons en pitié et croyons qu’ils sont abandonnés, perdus ou orphelins. Pourtant, ce n’est pas souvent le cas. Certaines espèces, comme le cerf de Virginie, laissent leurs petits à l’abri pendant qu’ils vont se nourrir. Il faut donc éviter à tout prix de toucher, voire déplacer les animaux que l’on croit en danger.

Dans certains cas, lorsqu’il est évident que les petits sont orphelins, à la suite d’un accident de la route par exemple, il peut être tentant de ramener les jeunes animaux à la maison pour s’en occuper. Pourtant, il est très peu recommandé de le faire, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune interdit d’avoir des animaux sauvages à la maison. Deuxièmement, les animaux sauvages, même apprivoisés, ont des comportements imprévisibles, puisqu’ils gardent leur instinct naturel. De plus, ils peuvent être porteurs de maladies transmissibles à l’homme ou aux animaux de compagnie. Finalement, même si ce n’est pas toujours facile, il faut comprendre que les mortalités dans la nature permettent un contrôle naturel des populations et que nous, en tant qu’humains, ne pouvons pas intervenir dans 100 % des cas.

Mais que faut-il faire si on trouve un jeune animal nous semblant en détresse dans la forêt? La première chose à faire est de le laisser où on l’a trouvé. Ensuite, il faut contacter les agents de la faune du secteur. Ce sont eux qui détiennent les compétences pour intervenir dans ce type de situation. Dans certains cas, les animaux sont amenés dans des refuges, où les petits sont biberonnés et retournés en nature lorsqu’ils sont assez forts.

C’est d’ailleurs un des mandats du Bioparc. Nous accueillons de jeunes orphelins et des animaux blessés. Lorsque c’est possible, nous retournons les animaux dans leur milieu naturel. S’ils sont gravement blessés ou imprégnés par l’homme, nous les gardons au Bioparc, où ils deviennent les ambassadeurs de leur espèce. C’est le cas de Gaston, Popol, Léon et Capucine, nos quatre ratons-laveurs. Ils sont arrivés très jeunes au parc, où ils ont été biberonnés. C’est pourquoi ils sont relativement faciles d’approche par les animalières qui peuvent les toucher lors du nourrissage. Mais les ratons-laveurs ne sont pas manipulés par pur plaisir, mais plutôt pour les désensibiliser afin de faciliter les traitements vétérinaires lorsque nécessaire.

Alors, rappelons-nous lors de nos balades en forêt que même si un animal semble abandonné, il vaut mieux le laisser sur place sans l’approcher. Dans le doute, on contacte les autorités compétentes.

 

Auteure : Stéphanie Bentz, biologiste responsable de l’éducation