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Roux, blanc, gris, qui est ce renard?

Maître Renard, par l’odeur alléché, est une ligne de la classique fable de Jean de la Fontaine, Le Corbeau et le Renard, où le renard est dépeint comme un animal rusé. Le renard est souvent vu de cette façon, comme futé et sournois, qui vole les poules dans les poulaillers. C’est généralement le renard roux qui est représenté de la sorte, le plus cosmopolite des renards observés au Québec. Des trois espèces présentent dans la province, c’est aussi le plus connu. Alors comment distinguer le renard roux, le renard gris et le renard arctique, aussi appelé le renard blanc, sachant qu’ils ne portent pas toujours la couleur désignée par leur nom?

Le renard roux

Le renard roux a un corps délicat couvert d’une fourrure longue et lustrée. Celle-ci est généralement rousse, mais peut être brune, noire ou argentée. Son museau et ses oreilles sont pointus et le bout de sa queue est toujours blanc, ce qui permet de le reconnaître. C’est le plus grand des renards du Québec, le plus gros aussi. Il est présent dans toutes les provinces et tous les territoires canadiens, faisant de lui l’un des mammifères les plus répandus du pays. Il est même considéré comme ayant la plus grande aire de répartition géographique de tous les membres de l’ordre Carnivora, étant présent en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, en plus d’avoir été introduit ailleurs. On l’observe dans des habitats divers et son alimentation flexible le rend adaptable. Il est souvent observé près des habitations, où il peut trouver de la nourriture, soit des petits mammifères comme des campagnols et des souris. Il lui arrive aussi de fouiller dans les ordures ménagères.

Le renard arctique

Le renard arctique, aussi appelé renard blanc, est le plus petit des canidés sauvages du Canada. Sa fourrure est particulière puisqu’elle change de couleur pour s’adapter aux saisons. En été, sa fourrure amincie est dans différents tons de brun. En hiver, sa fourrure très épaisse est blanche ou grise, coloration appelée bleu. Cette coloration est observée dans la majorité des populations, bien que plus fréquente dans les populations côtières. En plus de permettre au renard de résister à des températures de moins 50° Celsius, sa fourrure lui permet de se camoufler dans mon habitat, autant en hiver qu’en été. Son alimentation est variable en fonction des régions, mais elle est souvent composée de lemming, de spermophiles, d’oiseaux et de baies. En hiver, ils suivent parfois les loups et les ours blancs pour manger les restants de carcasses.

Le renard gris

Le renard gris est le moins connu des trois espèces, mais aussi le moins présent de la province. Les premières mentions au Québec datent de 1893 et depuis 2011, celles-ci sont en augmentation dans le sud de la province.  Selon le dernier rapport du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), datant de 2015, son statut est menacé, et les individus observés au Québec sont considérés comme étant à l’extérieur de leur aire de répartition. Au Québec, ils sont d’ailleurs une espèce à déclaration obligatoire, ce qui veut dire que s’il est pris dans un piège (pour trapper le renard roux par exemple), il doit être déclaré au Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).

Une différence majeure, entre ce renard et les deux autres, repose au niveau du genre. Le renard roux et le renard arctique sont tous deux du genre Vulpes, tandis que le renard gris est du genre Urocyon. Une autre différence est le fait que ce renard est arboricole, soit qu’il a la capacité de gripper aux arbres. Pour ce faire, il peut partiellement faire tourner les os de sa cheville pour redescendre plus facilement, en plus d’avoir des griffes crochues, semi-rétractiles et acérées pour gripper. Physiquement, on le distingue par son dos gris, la coloration cannelle dans son cou, sur le ventre et les pattes. Il a une bande noire sur la queue ainsi qu’une tache noire distinctive sur le museau, sous chaque œil et sur la mâchoire inférieure. Finalement, c’est le plus omnivore de tous les canidés d’Amérique du Nord. En plus de petits mammifères, il mange des insectes, des fruits et de l’herbe.

Bien que les trois espèces soient présentes au Québec, il est rare de les observer au même endroit, au même moment. C’est d’ailleurs l’endroit où il est observé qui peut nous donner un bon indice pour identifier le canidé. Et malgré la grande variété de couleurs, même au sein d’une même espèce, une marque nous permet toujours de les identifier, que ce soit le bout de la queue blanc chez le renard roux, la ligne noire sur la queue du renard gris ou encore la fourrure plutôt uniforme du renard arctique. Alors qu’il s’agisse de Maître Renard roux, arctique ou gris, leur identification n’est plus un secret.

 

Auteure: Stéphanie Bentz, biologiste responsable de l’éducation et de l’interprétation

Sources :

Faune et flore du pays. Le renard roux [En ligne] https://www.hww.ca/fr/faune/mammiferes/le-renard-roux.html?src=blog (Page consultée le 28 juillet 2022)

National Geographic. Red Fox [En ligne] https://www.nationalgeographic.com/animals/mammals/facts/red-fox (Page consultée le 11 août 2022)

Canid Specialist Group. Red Fox [En ligne] https://www.canids.org/species/view/PREKLP237241 (Page consultée le 11 août 2022)

Faune et flore du pays. Le renard arctique [En ligne] https://www.hww.ca/fr/faune/mammiferes/le-renard-arctique.html (Page consultée le 12 août 2022)

National Geographic. Arctic For [En ligne] https://www.nationalgeographic.com/animals/mammals/facts/arctic-fox (Page consultée le 12 août 2022)

Canid Specialist Group. Gray Fox [En ligne] https://www.canids.org/species/view/PREKJP597461 (Page consultée le 12 août 2022)

Conservation de la nature Canada. Renard gris [En ligne] https://www.natureconservancy.ca/fr/nos-actions/ressources/especes-en-vedette/mammiferes/renard-gris.html (Page consultée le 12 août 2022)

Fédération des Trappeurs Gestionnaires du Québec. Connaissez-vous le renard gris? [En ligne] https://ftgq.qc.ca/wp-content/uploads/2020/06/Depliant-renard_gris-Quebec.pdf (Page consultée le 12 août 2022)

COSEPAC. 2015. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le renard gris (Urocyon cinereoargenteus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiii + 61 p. (http://www.registrelep-sararegistry.gc.ca/default_f.cfm).