Pâques arrive à grands pas et le lapin va bientôt venir déposer ses œufs remplis de chocolat dans le jardin. Avec le printemps qui approche, le lapin de Pâques n’est pas le seul à pondre ses œufs. Plusieurs espèces animales font de même afin de se reproduire. C’est le cas des oiseaux, mais aussi des amphibiens, des reptiles, des poissons et même de quelques mammifères.
Les œufs d’oiseaux
Lorsqu’on pense à des œufs, ce sont généralement à ceux de la poule et par extension, des oiseaux. Ceux-ci sont les seuls à pondre des œufs calcaires et rigides. C’est ce qui leur permet de les couver, sans que les œufs s’écrasent sous le poids du parent. Les œufs sont fertilisés à l’intérieur du corps de la femelle avant d’être pondus. S’ils ne sont pas fertilisés, ils seront tout de même pondus, mais aucun poussin n’en sortira. C’est à l’intérieur de l’œuf qu’on retrouve la réserve nutritive pour le poussin en formation, communément appelée le jaune. Il a la même utilité que le placenta dans le ventre de la mère humaine.
Avec la grande variété d’espèces d’oiseaux, on peut comprendre qu’il y a aussi une grande variété dans la forme, la couleur et la grosseur des œufs. Certains sont impressionnants, comme l’œuf d’autruche, le plus gros sur Terre, pouvant peser entre 1,2 et 1,8 kg et mesurer jusqu’à 18 cm de hauteur. En comparaison, le plus petit œuf vient d’un oiseau de Cuba, le colibri d’Elena, aussi appelé le colibri-abeille. Il a la grosseur d’un pois et pèse moins d’un demi-gramme. Ces deux extrêmes sont d’autant plus impressionnants si on les met à côté d’un œuf plus commun, celui de la poule, qui mesure environ 6 cm de haut et pèse en moyenne 50 grammes.
Les œufs d’amphibiens
Les crapauds, grenouilles et salamandres du Québec utilisent aussi les œufs lors de la reproduction. Mais ceux-ci sont bien différents des œufs d’oiseaux. Comme les amphibiens ont besoin d’humidité pour vivre, il en est de même pour leurs œufs, qui sont couvert d’une membrane gélatineuse. Les œufs sont donc majoritairement pondus dans l’eau, à l’exception de quelques salamandres qui pondent sur terre, mais dans des milieux humides. La masse transparente qui recouvre les œufs protège les petits en croissance des parasites et des rayons UV. Tout comme chez les oiseaux, les petits dans l’œuf ont une réserve nutritive qu’ils utilisent avant de sortir de l’œuf sous forme de têtard.
Le taux de survie n’étant pas très grand chez les jeunes amphibiens, il est essentiel pour ces espèces de pondre de grandes quantités d’œufs, pour avoir le plus de chance de produire des petits qui deviendront des adultes reproducteurs. Le champion de la ponte au Québec est sans équivoque le ouaouaron, une très grosse grenouille mesurant en moyenne 15 cm, et pondant, chaque année, jusqu’à 24 000 œufs.
Les œufs de reptiles
Tout comme les amphibiens, la plupart des reptiles pondent des œufs. Ces œufs ne sont pas rigides comme les œufs d’oiseaux, mais ont plutôt une coquille mince et parcheminée. C’est le cas des tortues par exemple. Celles-ci pondent leurs œufs dans le sol, après y avoir creusé un trou. Par la suite, les œufs sont laissés à eux-mêmes. Contrairement à l’Homme, où les gènes déterminent le sexe de l’enfant, chez la plupart des tortues du Québec, c’est la température du sol qui détermine le sexe.
Outre les tortues, les couleuvres, autres reptiles retrouvés au Québec, utilisent aussi les œufs lors de la reproduction. Cependant, certaines couleuvres pondent leurs œufs dans un endroit humide, alors que d’autres gardent leurs œufs à l’intérieur et ce sont des couleuvres pleinement formées qui naissent de la femelle. Contrairement à la croissance d’un petit mammifère, qui est nourri par le placenta, c’est à même la réserve nutritive de l’œuf, même à l’intérieur de la femelle, que les jeunes couleuvres se nourrissent.
Les œufs de mammifères
Bien que le lapin de Pâques ponde des œufs en chocolat, il existe réellement des mammifères qui pondent des œufs. C’est le cas des monotrèmes, un ordre des mammifères retrouvé exclusivement en Océanie, qui comprend l’ornithorynque et les échidnés. Cette branche de l’évolution s’est séparée il y a longtemps du reste des mammifères, et c’est pourquoi les monotrèmes, même s’ils ont du poil et allaitent leurs petits, ont des traits similaires aux reptiles et aux oiseaux.
L’ornithorynque est une curiosité de la nature, avec son bec de canard, sa queue de castor et ses pattes de loutre. Mais c’est le fait qu’il pond des œufs qui le rend tout particulièrement étrange. Les œufs à coquille cuirassée, comme ceux des reptiles, sont pondus par la femelle qui les couve pendant une dizaine de jours. Par la suite, elle allaite ses petits par des pores de peau de son ventre, puisque les monotrèmes produisent du lait, mais ne possèdent pas de mamelles comme les autres mammifères.
Bien que plusieurs espèces animales pondent des œufs, et ce, de toutes les formes, couleurs, grosseurs et textures, il reste que les œufs en chocolat du lapin de Pâques sont pour nous les plus appétissants. Alors, profitez des œufs au chocolat et sortez ce printemps, pour observer les autres cocos de la nature.
Auteure : Stéphanie Bentz, biologiste responsable de l’éducation
Sources:
Hickman, Cleveland, Larry Roberts, Susan Keen, Allan Larson, Helen l’Anson et David Eisenhour. Integrated principles of zoology. New York : McGraw-Hill, 2008. Imprimé.
Desroches, Jean-François et David Rodrigue. Amphibiens et reptiles du Québec et des maritimes. Éditions Michel Quintin, 2004. Imprimé.
Ménard, Johanne. « Almanach ». Nature sauvage 27. 2015. pp.10-11.