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Pêche blanche à l’arc-en-ciel

Le mois de février est un des plus froids de l’année. En Gaspésie, les rivières et leurs embouchures sont gelées, de même qu’une partie de la baie. L’épaisse couche de glace couvrant les points d’eau permet aux plus téméraires de s’y aventurer et d’y installer une petite cabane. Ces villages temporaires, présents principalement sur les embouchures de rivière, offrent une protection face aux aléas de dame nature.

Le poisson attrapé lors d’une partie de pêche sur la glace, ou pêche blanche, diffère d’une région à l’autre du Québec. Dans la baie des Chaleurs, c’est l’éperlan arc-en-ciel qui fait le bonheur des petits et des grands. Ce petit poisson à distribution circumpolaire mesure entre 18 et 20 centimètres en moyenne, mais peut atteindre jusqu’à 35 centimètres. Malgré sa petite taille, c’est un poisson carnivore avec une grande bouche munie de dents bien développées, qui se nourrit d’invertébrés comme des crustacés, des insectes et des vers ainsi que des petits poissons.

L’éperlan arc-en-ciel se déplace en banc à la recherche de nourriture. Il est donc une proie facile pour les phoques, les oiseaux marins et côtiers ainsi que plusieurs espèces de poissons dont la morue et l’omble de fontaine. Anadrome, il remonte les rivières au printemps pour frayer, tout comme le saumon atlantique. Bien que certains soient capables de retourner en mer après la reproduction, la majorité meurt en rivière.

Le nom arc-en-ciel lui a été donné puisque, lorsqu’il est fraîchement sorti de l’eau, il arbore des couleurs iridescentes sur ses flancs. Ces couleurs sont aussi visibles lorsqu’il est près de la surface, bien qu’il préfère rester en profondeur le jour, comme il est sensible à la lumière.

Durant la préparation de la pêche sur glace, des trous sont faits dans la glace soit à l’intérieur de la cabane ou à l’extérieur pour les moins frileux. Des lignes appâtées sont descendues dans l’eau et puis, il faut attendre. Lors de bonnes journées, les pêcheurs peuvent récoltés jusqu’à 120 éperlans, ce qui est le quota pour la pêche sportive. Mais dans les dernières années, plusieurs populations d’éperlans ont décliné, sans qu’une cause précise soit déterminée. Comme il est au centre de la chaîne alimentaire, en étant autant une proie qu’un prédateur, il est important dans son écosystème, en plus d’être délicieux dans nos assiettes. Il faut donc apprendre à bien gérer la ressource et profiter de cette belle activité d’hiver.

Auteure : Stéphanie Bentz, biologiste responsable de l’éducation

Sources :

 

Gros plan sur la faune (Forêts, Faune et Parc Québec). Éperlan arc-en-ciel, [En ligne]. www.mffp.gouv.qc.ca/faune/peche/poissons/eperlan.jsp (Page consultée le 12 février 2018)

 

Pêches et Océans Canada. Éperlan arc-en-ciel, [En ligne]. www.dfo-mpo.caspecies-especes/profiles-profils/american-smelt-eperlan-arc-en-ciel-fra.html (Page consultée le 12 février 2018)

 

Réseau de Suivi de la Biodiversité Aquatique. Éperlan arc-en-ciel, [En ligne]. www.rsba.ca/recherche_espece/fiche_espece.php?recordID=370&lan=fr (Page consultée le 12 février 2018)